KOPPA
VS.
L'ALLANT DE SOI !

jeudi 27 août 2015

Faut-il intellectualiser My Little Pony ? Princesse sans Prince

« Quelle place est assignée aux filles ? » se demande Sandra Rieunier-Duval dans l'instroduction de Publicité, dessins animés : quels modèles pour les filles ? un article de Nouvelles Questions Féministes « Quel visage "moderne" est donné au sexisme ? Quels modèles proposent les héroïnes ? »
C'est à travers ces questions que je vais essayer de vous faire comprendre pourquoi j'ai regardé les 5 saisons de My Little Pony (il faut bien ça pour se justifier) en deux articles. 
En effet, dans un premier temps, je m’intéressai aux modèles proposés par les héroïnes (comme vous pouvez le constater, je suis parfaitement les interrogations exposées ci-dessus), puis je me focaliserai sur Spike, le personnage masculin principal de ce dessin-animé, pour essayer de comprendre s'il n'est pas écho à la condition des femmes au XXème siècle. 


« QUELS MODÈLES PROPOSENT LES HÉROÏNES ? »

Je pense que la réponse se trouve dès le générique (stratégique). En effet, celui-ci présente les caractéristiques des ponettes principales : intelligente/curieuse, courageuse, joyeuse, innocente, forte et gentille. 
♪♫ TWILIGHT SPARKLE - Je me demandais ce qu'était l'amitié
Puis avec moi vous l'avez tous partagé :
RAINBOW DASH - De grandes aventures
PINKIE PIE - Pleines de joie,
RARITY - Un immense cœur pur,
APPLEJACK - Et fort à la fois
FLUTTERSHY - Un brin de tendresse,
TWILIGHT SPARKLE - Ce n'est pas bien complexe
Un tour de magie et c'est parti !
/L'amitié est la magie qui nous unit !/ ♪♫
Ce mélange de qualités basiques (Un immense cœur sprantanquant ♪♫ ?) fait écho aux propos de Sandra Rieunier-Duval lorsqu'elle dit : 
« Certains personnages semblent définitivement catalogués comme ringards. Ainsi des princesses absolument belles, bonnes, gracieuses et délicates (La Belle au Bois-Dormant, Cendrillon…), ainsi des jeunes filles bien élevées, promptes à materner le tout-venant (Blanche-Neige, Wendy dans Peter Pan…). Le temps est aux héroïnes qui agissent et qui pensent: Mulan à la guerre, Jane dans une expédition scientifique. Leur intelligence est un élément clé du personnage, alors que ce n’était jamais le cas précédemment. Voilà des personnages de filles qui semblent aussi débarrassés des scories habituelles d’une féminité caricaturale : elles ne sont pas ridiculement peureuses, ni absurdement coquettes ou capricieusesElles n’ont plus rien de passif non plus, et 『elles savent se défendre』. [...] En fait, l’une des principales nouveautés réside dans l’abandon d’une sorte d’idéalisme mièvre qui faisait des héroïnes des êtres toujours gracieux, souriants et calmes. Les filles ont gagné le droit à l’inélégance. »

Le groupe principal de My Little Pony est composé de six ponettes (deux poneys terrestres, deux licornes et deux pégases) très différentes les unes des autres et dont les caractères s'opposent. Ainsi on peut opposer TWILIGHT SPARKLE et PINKIE PIE sur le séreux avec lequel elles font face aux événements ; RAINBOW DASH et FLUTTERSHY pour l'expression de leur courage   ; APPLEJACK et RARITYsur le thème de la féminité.  

Dès le premier épisode, c'est la curiosité intellectuelle (la lecture de ses livres l'histoire) qui va mener TWILIGHT SPARKLE à Ponyville. Elle tentera d'arrêter la jument Séleniaque en utilisant les éléments d'harmonie* et sauver Equestria. Elle finira par habiter dans la bibliothèque. Je crois que le message est assez clair : elle "pense et agit".

Cependant, TWILIGHT SPARKLE ne vient pas de son plein gré à Ponyville mais y est envoyée par la Princesse Célestia pour se faire des amies. Elle rencontre donc plusieurs ponettes comme RAINBOW DASH , un ponette sportive, vantarde et courageuse. Elle représente selon moi le ponette (à remplacer par "femme") libre de toutes obligations (bien qu'elle ait un travail, elle l’exécute toujours très rapidement grâce à ses capacités) ce qui est symbolisé par ses ailes et sa vitesse (sa marque de beauté est un éclaire multicolore rouge-jaune-bleu sortant d’un nuage blanc).

APPLEJACK, elle, est une arboricultrice fruitière : elle porte toujours un chapeau de cow-boy, parle comme un cow-boy et s’occupe de la cuisine et du travail de la ferme. En fait, on découvre au fur et à mesure que c'est elle qui dirige sa famille. Bien que son travail soit au centre de sa vie (l'importance de la Ferme de la Douce Pomme constitue l'intrigue de plusieurs épisodes), il reste son moyen d'indépendance et la ponette devient donc une figure qui s'oppose au modèle patriarcal.

Contrairement à APPLEJACKPINKIE PIE ne vit que pour le loisir. Je ne sais pas vraiment quoi dire d'elle (mis à part qu'il s'agit de mon personnage préféré). Passons (si vos connaissances en MLP peuvent compléter cet article, faites-vous plaisir)

Lorsque j'ai commencé à écrire cet article, je pensais que RARITY et FLUTTERSHY seraient les ponettes qui me poseraient problème par rapport à la thématique abordée (mais je crois que j'ai été influencée par mes propres sentiments vis à vis d'elles) : les héroïnes modernes. Pourtant, en y réfléchissant, même si RARITY est la ponette la plus coquette du groupe avec son goût immodéré pour le luxe, on peut la voir comme une business woman moderne et indépendante. En effet, dans certains épisodes, elle ira même jusqu'à faire passer sa carrière avant ses amies et sa famille. 

Quant à FLUTTERSHY, même si elle apparaît comme une ponette peureuse et timide, on apprend qu'elle a délaissé son rôle de pégase pour vivre en tant que poney terrestre afin de faire ce qu'elle désirait vraiment. Ca revient à laisser tomber sa carrière ultra branchée pour aller élever des chèvres dans le Larzac à Équestria !

Mi-humaine mi-Pinkie Pie

Enfin, comme un vrai groupe de féministes, elles savent s'unir pour 『se défendre』. 
Comment ? Grâce aux éléments d'harmonie (ouais... C'est bo).
De qui ? (me demanderont ceux qui n'ont pas vu la série) On peut recenser plusieurs ennemis au fil des épisodes mais l'important n'est pas là. L'important se situe dans le fait que la série tourne autour de l'amitié et des pouvoirs qu'elle donne aux héroïnes lorsqu'elles s'unissent. Aucun des épisodes ne tourne autour d'une intrigue amoureuse* et aucune de ces ponettes n'est mariée/fiancée/engagée.

En fait, on peut remarquer, surtout dans les premiers épisodes, un rejet des personnages masculins (sauf Spike, mais c'est une autre histoire**) : 
➜ d'un côté, la souveraine d'Equestria est mise en avant (ainsi que l'héroïne et ses amies) ;
➜ d'un autre, les premiers poneys mâles à apparaître ne servent qu'au transport (des poneys tirés des poneys -ou la possibilité d'une boucle infinie) et ne parlent pas. Le personnage masculin le plus récurrent, McIntosh, le frère de Applejack, ne se contente que de dire "eeyup" ou "nnope".  

En fait, dès le troisième épisode, les Princesses (toutes célibataires sauf une -s02) incarneront le bien tandis que plusieurs figures masculines vont représenter le mal. On peut les considérer comme des alter ego des Princesses car ils ont pour nom/titre : roi Sombra***, Lord Tirek**** et Prince Blueblood (le bellâtre)*****.

* à trois exceptions faites (de mémoire).
** Cf. deuxième article.
*** roi Sombra : ancien dirigeant et tyran de l'empire de Cristal et principal antagoniste de la saison 3. 
**** Lord Tirek : centaure mâle et le principal antagoniste de la saison 4. 
***** Prince Blueblood : oui, enfin un Prince, il passera cependant du fantasme à personnage à fuir dans La Meilleure Nuit de tous les temps, le dernier épisode de la s01.


Le poney est donc exclu de l'univers de My Little Pony, faisant des héroïnes des Princesses sans Princes. Les personnages quittent l'image « des princesses absolument belles, bonnes, gracieuses et délicates » sans retomber dans celle de la mère* (c'est un dessin-animé pour enfants tout de même) ou de l'enfant : les héroïnes sont des ponettes accomplies, chacune à leur manière, qui proposent différents modèles mais auxquels elles ne se cantonnent pas : Pinkie Pie doit devenir responsable  dans le 13x2, Fluttershy fait face à ses responsabilités de Pégase dans le 22x2, etc. Bref, dans leur difficultés, elles « gagn[ent] le droit à l’inélégance ».

* la maternité n'est presque pas présente dans MLP, à peine évoquée dans un épisode : on voit rarement des parents ou des bébés.

Dans ma lancée, j'aurai pu aborder la question du rejet du genre social déterminé (via Applejack et Rarity ou encore les autres personnages secondaires), de la monarchie (mais quelle est donc cette fascination pour la monarchie ?!), de la boucle temporel (c'était ton destin !),... mais mon blog n'est pas entièrement consacrer à MLP. Par contre, je vous invite à lire Faut-il intellectualiser My Little Pony ? Le cas de Spike (bientôt dans vos librairies) ainsi que mon article sur les Totally Spies! (ou la tragédie du point de vue des Dieux) : WOOHP ou mont Olympe ?

lundi 24 août 2015

Notre société va-t-elle vers la tapettisation ?

Oui. OMG ! Comment j'ai pourri le Groove de l'Empereur je vous ai spoilé la fin de l'article ! 
Je faisais des recherches sur le féminisme (pour mon article Faut-il intellectualiser My Little Pony ? Le cas de Spike) lorsque je suis tombée sur une vidéo intitulée : "Féminisme et tapettisation" (j'ai dû lire la description de la vidéo pour être sûre de comprendre). 
Note pour vous : toujours attendre avant de juger un article à son titre (sauf en cas d'attaque de zombies : n'attendez jamais, le mouvement c'est la vie). 

« La tapettisaquoi ? »

Non, la tapettisation [n°1] n'est pas un virus quelconque qui vous forcerait à applaudir jour et nuit jusqu'à ce que mort s'en suive (inflammation des mains - amputation à la hache* dans un cabane trop glauque - infection - mort dans d'atroces souffrances, dans la même cabane**).
Non, la tapettisation [n°6] n'est pas non plus un virus vous forçant à parler jusqu'à ce que votre langue, bien pendue, enfle. Mort par asphyxie.
En fait, suite à des recherches intensives sur www.doctissiboulot.nihil.com, j'ai fini par comprendre que la tapettisation désigne le fait de devenir une tapette. Ceci explique mes nombreuses erreurs car en premier lieu, qu'est-ce qu'une tapette ? Je dois avouer que malgré mon article dédié aux insultes, je n'ai pas de définition précise en tête ! 

# DÉFINITION 
Tapettisation vient de l'ajout du suffixe -isation, qui désigne un changement d'état (marque l'action), au nom "tapette". Tapettisation serait donc une transformation en tapette (ce que nous savions déjà grâce à www.docticiboulot.nihil.com) !
Selon le Larousse : "tapette" désigne, de façon péjoratif, un homme homosexuel. 
Notre question initiale reviendrait donc à :

LA SOCIÉTÉ VA-T-ELLE VERS L'HOMOSEXUALISATION*** ?

Bulk Biceps de MLP

* Se couper les deux mains à la hache... Est-ce seulement possible ?
** Moralité : mais pourquoi vous êtes-vous entêtez dans cette cabane super glauque ?!
*** Homosexualisation : je pensais que le terme n'existait (mon correcteur d'orthographe est d'accord avec moi) pas mais internet est formidable.

Mais pourquoi avoir utilisé le mot "tapette" plutôt qu'"homosexuel" ?

# KOPPA MENE L’ENQUÊTE : 
- Notre premier indice vient de l'effet recherché : "tapette" est directement lié à un vocabulaire vulgaire et péjoratif tant dis qu'homosexuel est neutre. Mais ne peut-on pas penser qu'un abonné de www.doctissiboulot.nihil.com considérera "homosexuel" comme étant déjà une insulte ? Ce premier indice ne tient donc pas vraiment la route. 
- Notre deuxième indice réside dans la valeur donnée au mot "tapette". En effet, nous avons noté que cette insulte s'adresse particulièrement aux hommes et de façon péjorative. Par expérience, je sais que l'insulte fuse généralement après un effort physique raté (ou quelque chose y ressemblant, ou n'importe quoi en fait ! "Tapette" semble être l'insulte par excellence remplaçant le "fillette" traditionnel*). Il y a donc une remise en cause de leur force physique donc de leur virilité. 

# DÉEFINITION :
Selon Cnrtl, la virilité désigne : 
→ « Ensemble des attributs, des caractères physiques de l'homme adulte » = énergie et courage ; 
→ « Ensemble des qualités (fermeté, courage, force, vigueur, etc.) culturellement attribuées à l'homme adulte » = caractère masculin (note : il faut donc être machiste pour utiliser l'insulte "tapette" puisque ce qui n'a pas caractère masculin est par déduction féminin -or "tapette", se rapprochant du féminin, est une insulte*) ;
→ « Ensemble des attributs virils, sexe masculin » = capacité d'engendrer. 
Le Larousse est plus concis mais Cnrtl est tellement plus drôle !

# L'ENQUÊTE CONTINUE : 
Le modèle tapette s'opposerait donc à l'homme viril, au vrai. 
Mais réfléchissons : ce modèle "homme viril" ne s'est pas construit par rapport au modèle "homme tapette" mais par rapport à un modèle féminin. "L'homme viril" est le contraire du modèle "femme ultra féminine" (je ne connais d'équivalent féminin à "viril" alors "ultra" fera l'affaire). Or, ce modèle de "femme ultra féminine" n'est-il pas désuet ?
Le modèle "homme viril" étant le reflet masculin du modèle "femme ultra féminine" (dans une société machiste), le déclin de l'un devrait entraîner la disparition de l'autre.
Finalement, plus qu'une question d'orientation sexuelle, les conservateurs s'inquiètent pour la survie de deux espèces périmées**. 

* Remplacer "fillette" par "tapette" : est-ce une sorte de conscience féministe ratée ou juste un effet de mode ?
** "Périmés" : je cherchais un synonyme de "désuet" mais Cnrtl m'a sorti une perle !
*** Bulk Biceps : est un très gentil personnage dans MLP. Je m'en voudrais presque d'avoir utilisé son image pour cet article.

Bulk Biceps*** de MLP

# NOTRE SOCIETE VA-T-ELLE VERS LA "TAPETTISATION" ?
Oui (enfin, je l'espère), si l'on réfléchit comme des conservateurs qui ne relient pas forcement le terme "tapette" à celui d'"homosexuel" mais plutôt à une idée de "dévirilisation (machiste)" (cf. Hélène Périvier : « Notre modèle social actuel, c’est M. Gagne-pain et Mme Au Foyer »). 
Non, si l'on reconnait que tapette est une insulte désignant les homosexuels. Y a-t-il plus d'homosexuels aujourd'hui qu'avant ? Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un phénomène de mode. 

# LA "TAPETTISATION" EST-ELLE UNE BONNE CHOSE ?
Oui, si l'on considère que si les conservateurs d'un genre dépassé ne sont pas contents par la tournure que prend les choses... c'est que nous sommes sur la bonne voie !
Non, parce qu'utiliser le mauvais terme (une insulte de surcroît) pour décrire un phénomène de société est une erreur (cf. erreur : qui vient de l'ignorance). 

jeudi 20 août 2015

Le Nail art ou la crise existentielle

Je commence doucement ma rentrée personnelle sur la blogosphère avec un article qui, si vous le lisez, sera un tournant dans la vie de vos doigts : l'équivalent des Grandes Découvertes mais à l'échelle de votre corps. (Il faut toujours que l'introduction soit accrocheuse -quitte à ce qu'elle soit mensongère).    

/Prendre la voix de Jean-Claude Ameisen/ Dans un poème écrit en 1910, l'écrivain britannique Rudyard Kipling nous livre une leçon de vie : 
« Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie,
Et te mettre à rebâtir avec des débris :
[...] Sans un soupir tout perdre et tout recommencer ;
Si tu sais maîtriser ton cœur, tes nerfs, ton corps »*
... Alors tu as la patience nécessaire au Nail art. 

Perdre du temps, de l'argent, du temps, de l'argent... A nouveau. Et tout recommencer. Car oui, le Nail art est éphémère. Enfin du peu que j'en sache, mais cela me parait être une évidence. Et c'est dans cette même ignorance que je me suis demandée : 

MAIS POURQUOI LE NAIL ART ?

Oui, cette question est passée prioritaire par rapport (attention spoilers) à l'urbanisme et les zombies, l'importance du symbole, ou encore le monde de la fée Clochette ! Ne croyez pas que c'est la première fois que je m’intéresse à ce qui est "in" comme le montre mon article people ou encore l'exposition de mes théories sur la blogosphère (qui reste un monde très mystérieux à me yeux -cet article lui est d'ailleurs dédié). 

Prenons un exemple que je maîtrise (moi) :
Je suis une tête. 
Je ne veux pas dire par là que je suis une intellectuelle chevronnée mais plutôt que je regarde rarement mes mains en me disant qu'elles ont pris une bonne décision (et il en va de même pour mon ventre -même si je sais qu'il contient un grand nombre de neurones ce qui le rapproche plus de mon cerveau que mes mains). 
Le monde que je perçois trouve son point de départ au niveau de ma tête (4 sens sur 5, c'est déjà pas mal). Bref, ma tête et le reste de mon corps entretiennent des relations cordiales, voire complices, mais j'ai un peu de mal à les considérer comme un ensemble uni. Regardez votre propre main : c'est une extension de votre tête par le cou qui obéit à votre cerveau (notons au passage que je n'accorde aucun salaire à ma main, pas même le smic) ! Si cela peut vous aider à mieux comprendre, ayez en tête l'image d'une pieuvre. 

Exactement comme cette superbe illustration** en fait !
Je m'applaudis moi-même pour le collage.

Bref, à chaque changement corporel que vous effectuez (du tatouage à la simple épilation), vous changez selon votre désir (du moins sous votre action) : VOUS VOUS APPROPRIEZ VOTRE CORPS. 
Question écrite en majuscule, réponse également, cette article pourrait en rester là. Mais que ferait-on alors de la crise existentielle présente dès le titre ?!


Il y a quelque temps j'ai remarqué un engouement assez marqué sur internet pour le Nail art, en particulier chez les adolescente et les jeunes adultes. Le Nail art semble être plus qu'un simple coup de vernis à ongle mais clairement une revendication identitaire (pas d'article sans exagération) !

J'ai donc commencé par me renseigner sur les rapports qu'entretiennent les adolescentes avec leur corps : « l’adolescence est une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte qui commence après la puberté. Cette dernière est marquée par de nombreux changements, physiques et psychologiques »***. Qui suis-je ? se demande l'adolescente dans sa "quête identitaire". Ma main est-elle ma main ? A qui sont ces doigts qui sifflent sur ma tête ?

“Bad day” by Sholim

Face à un corps étranger, ils (avez-vous déjà vu un mâle avec les ongles peinturés ?) elles cherchent leurs repères, signe qu'il est bien le leur. 

S'emparer de son corps ou vivre avec un étranger. 
Le Nail art ou la crise existentielle. 

Voila les choix qui s'offrent aux adolescentes. S'approprier son corps jusqu'au bout des doigts serait donc la solution retenue pour faire face à une crise identitaire qui les guette toujours. 
Vous qui avez dénigré le Nail art, vous qui avez ri de lui... sachez que le Nail art n'est pas qu'un loisir fashion ! Levez-vous Nailarteuses ! Dressez vous sans relâche jusqu'à ce que les moutons deviennent des lions****. Car il fait figure d'un rappel permanent au contrôle que nous avons sur notre corps ! De plus, c'est un art qui permet de créer un espace intermédiaire entre soi et le monde, notre personnalité et l’extérieur, comme le prouve les Nails art à thème selon les saisons et événements. 

Je suis une tête, mais avec le Nail art je serai une tête et des doigts ! Et bientôt avec cette prise de conscience, cette appropriation totale de ce moi de chair qui parait parfois lointain, je serai enfin un corps entier échappant à l'angoisse du questionnement existentielle***** !

Alors, j'ai été convaincante ?!

* A propos du poème : lescitesdor.fr
** A propos de l'illustration : Octopus macr
*** A propos des adolescents : pratique.fr - quels changements à l'adolescence ?
**** Ouais... Je me suis un peu emportée (et M. Des Bois m'a inspirée). 
***** AVERTISSEMENT ! J'utilise un "moi" impersonnel : jamais je ne me risquerais au Nail car échapper au questionnement existentielle c'est échapper au vide infini qui est en chacun de nous. Je ne veux pas que le fantôme de Pascal vienne me hanter.