Yolo les asticots !
Choses promises, choses dues. Après un Nouveau départ (quel jeu extraordinaire sur le titre !), me revoilà pour la deuxième partie de Un blog, Pascal et un rasoir ! Deuxième partie qui aurait dû sortir il y a quelques temps déjà mais un accident inexplicable a retardé la chose. Le voila donc tout nouveau tout neuf, motivé par une soirée bien arrosée !
DEUXIÈME PARTIE
Désolé les pupes, mais il va falloir commencer par du lourd : le peuple, les demi‑habiles et les habiles selon Pascal*. Quoi ?! Pascal parle de la dernière technique de l'épilation au laser et de la douceur de la pâte au sucre dans Les Pensées ? Non. Mais alors pas du tout.
* En réalité, nous ne suivrons pas les pensées de Pascal jusqu'au bout puisque nous n'aborderons pas le côté religieux de la question (avec les dévôts et les chrétiens parfaits).
« Gradation. Le peuple honore les personnes de grande naissance. Les demi‑habiles les méprisent, disant que la naissance n’est pas un avantage de la personne, mais du hasard. Les habiles les honorent, non par la pensée du peuple, mais par la pensée de derrière. » (Les Pensées de Blaise Pascal, [LG 83 / Laf 90])
Pascal propose ici trois catégories :
- LE PEUPLE : « Le peuple représente le degré [...] de la naïveté [...] : il croit fermement que les lois de son pays sont essentiellement justes (en général il n’en connaît pas d’autres), et que les "personnes de grande naissance" sont d’un caractère véritablement supérieur à la masse. »
- LES DEMI-HABILES : « les demi‑habiles sont des "esprits déniaisés", qui ont compris qu’entre être et paraître il n’y a pas de liaison nécessaire. [...] Mais le demi‑habile en conclut immédiatement qu’il faut mépriser les grands de naissance, puisque leur valeur n’est pas nécessairement à la hauteur de leur situation. [...] En fait les demi‑habiles ne sont qu’à moitié habiles, parce qu’ils ne voient qu’un côté du problème : ils ignorent ou ne veulent pas savoir qu’ils ne valent souvent pas mieux que les grands qu’ils méprisent, ou que les lois prétendument justes qu’ils veulent établir sont tout aussi arbitraires que celles qu’ils veulent supprimer. »
« Il faut avoir une pensée de derrière,
et juger de tout par là, en parlant cependant comme le peuple. » (LG 84 / Laf 91)
- LES HABILES : « Les habiles ont en commun avec les demi‑habiles de dissocier l’être et l’apparence : ils savent eux aussi qu’il n’y a pas de rapport entre la situation sociale et la nature personnelle des grands. Mais ils n’en concluent pas pour autant que ceux-ci sont méprisables. Leur pensée est plus complexe. [...] Ils gardent donc pour eux le jugement qu’ils font des grands, [...] et sans considérer les princes comme naturellement supérieurs, [...] ils accordent aux grands de naissance les marques de respect social que demande leur condition, mais sans y attacher d’estime intérieure. [...] Cette attitude est inspirée par l’intérêt bien compris : l’attitude des habiles, contrairement à celle des demi‑habiles, tend à préserver l’ordre social en place, afin d’éviter les guerres civiles. »
Déjà ce n'est pas l'air folichon et en plus quel est le rapport avec l'épilation ? Aucun directement : nous allons réfléchir par analogie. Et si nous imaginions que "les personnes de grande naissance" = l'épilation !
« Le peuple honore l’épilation. Les demi‑habiles la méprise, disant que cette pratique esthétique n’est pas inhérente à la société, mais un hasard. Les habiles l'honorent, non par la pensée du peuple, mais par la pensée de derrière. »
Alors :
- LE PEUPLE : ne pense pas (j'ai fait court pour ne pas faire insultant).
- LES DEMI-HABILES : ont compris que l'épilation est une pratique dégradante imposée par la société et la méprise.
- LES HABILES : ont compris que l'épilation est imposée par la société et s'épilent quand même (pour éviter la guerre civile).
Maintenant, un petit interview de vous à moi par moi :
VOUS : Je m'épile, je ne vois pas ce que je fais de mal. Pourquoi te retiens-tu de m'insulter ?
KOPPA : Peuple, réfléchissons et soyons francs : l'épilation n'est pas un acte naturel (puisque autrement vous admettez qu'une femme ne peut être belle par nature) ni un acte de bien être (en fait, c'est de la mutilation -cf. déf. du cnrtl : "ablation accidentelle ou volontaire, retranchement d'un membre ou d'un organe externe qui cause une atteinte grave et irréversible; résultat de cette action").
VOUS : N'est-ce pas exagéré de parler d'une guerre civile ?
KOPPA : Si. Mais Pascal m'a toujours fait rire avec sa guerrecivilophobie (même si en fait ce n'est pas drôle) alors j'ai décidé de garder cette partie pour l'article.
Je tiens quand même a préciser que certains ont réfléchis au lien entre le patriarcats et l'épilation féminine.
VOUS : Mais alors... Vous êtes une demi‑habiles ?
KOPPA : Malheureusement, mon cas est également perdu. Mon regard esthétique s'est déjà formé : je réfléchis mais je ne fais rien (je suis une habile à tendance flexi-demi). J'espère que notre génération prendra conscience du mal que nous nous faisons et que la prochaine génération sera formée de demi‑habiles, prêtes à renverser l'ordre esthétique.
- une vidéo sur l'épilation etc
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