KOPPA
VS.
L'ALLANT DE SOI !

lundi 5 mai 2014

La difficulté du deuxième

Je ne vous parle pas ici de concevoir un enfant (encore un) ni d'adopter un nouveau chien ! 
Pour l'enfant il vous suffira de suivre les nombreux conseils sur internet et pour le chien d'acheter une nouvelle niche. Je vous déconseille néanmoins de mélanger les deux si vous ne voulez pas finir par faire un tour sur www.chien-de-luxe.com
Je m'égare.

[LA DIFFICULTÉ DU DEUXIÈME OU LE BIZARRE INCIDENT DU COMMENTAIRE D'UN FILM D'HORREUR.

Donc, je parle de cinéma. Et plus précisément des films d'horreur !

Image sans rapport.

Bon. J'avoue qu'on c'est bien marré avec Robert (R. Englund)... Jusqu'à ce que cela commence à déconner en 2003 (Freddy contre Jason -au moins on a pou revoir Freddy) puis le "grand final" en 2010 (qui n'est en fait pas un grand final puisqu'il s'agit du premier -à nouveau- mais avec... avec Jackie Earle Haley ?! -mesdames et messieurs vous trouverez les sacs à vomis dans le compartiment sur votre droite).

Les Griffes de la nuit (1984)
La Revanche de Freddy (1985)
Les Griffes du cauchemar (1987)
Le Cauchemar de Freddy (1988)
L'Enfant du cauchemar (1990)
La Fin de Freddy - L'ultime cauchemar (1991)
Freddy sort de la nuit (1994)

Sérieux. FAIRE UN BON FILM D'HORREUR N'EST PAS ÉVIDENT : 

D'ailleurs un film d'horreur répond généralement à quelques critères au niveau du scénario (je laisse L’Orphelinat, Le Labyrinthe de Pan, etc de côté car ils peuvent faire foirer les statistiques) :
  1. [facultatif] un aperçu de l'horreur ; 
  2. un début sympa et gentil ; 
  3. un élément perturbateur qui les mène je-ne-sais-ou ; 
  4. horreur ; 
  5. périphéries ; 
  6. horreur ; 
  7. périphéries ;
  8. renversement de situation ; 
  9. fin (avec un survivant). 
ET LA SUITE ! Comment relancer une deuxième histoire quand la première est terminée ? 
  1. le méchant à survécu (ou une partie de la communauté du méchant) (comme l’éternel Freddy)
  2. l'héro/ïne retourne sur les lieux de l'horreur (The Descent : part 2) ;
  3. d'autres personnes enquêtes sur le phénomène (encore The Descent : part 2 mais aussi [REC]²  et etc) ;
  4. un admirateur ; etc.  
Vraiment pas évident, comme le souligne le site www.films-horreur.com :
Au cinéma, il y a parfois des règles à la logique étrange qu’il vaut mieux ne pas transgresser. Le fait qu’une suite soit TOUJOURS moins bonne que son prédécesseur par exemple – pour ne pas dire carrément pourrie – en est une, et une majeure. Nombreux sont les films à avoir tenté de briser ou de contourner cette règle quasi-immuable et intemporelle, sans jamais y parvenir… [attention spoiler pour la suite de mon article] Eh bien, je suis heureuse de vous apprendre – si comme moi vous ne vous en étiez pas déjà doutés – que The Human Centipede 2 en fait bel et bien partie !
Si vous ne supportez pas son regard je suppose qu'il en ira de même avec le film.

LES COMMENTAIRES DE THE HUMAN CENTIPEDE

Mais le plus drôle (ha ha ha ?) ce n'est pas le comment du pourquoi tordu qui fait la suite mais les commentaires des internautes ! 

Comme (et c'est ce vers quoi tend cet article) la suite de The Human Centipede (First Sequences)...
Une nuit, deux jeunes américaines en voyage à travers l’Europe, [...] elles sont alors loin d’imaginer qu’elles vont devenir les cobayes d’une expérience chirurgicale inédite : le médecin entend en effet créer un mille-pattes humain en les reliant entre elles par un seul et même tube digestif.
 Martin est un quarantenaire handicapé mental fasciné et obsédé par le film "The Human Centipede". [...] (on applaudit au passage d'audacieuse mise en abîme). 
Chapeau les gars ! Le premier est déjà spécial mais alors là vous faite très très fort (en prenant l'option n°4 : "un admirateur") !
Et il y en a un troisième ! The Human Centipede III (Final Sequence)
Après avoir regardé le premier (curiosité) j'ai voulu savoir ce que les internautes attendaient du deuxième et ce qu'ils en pensaient. Je ne m'attendais pas vraiment à avoir un fou-rire... 

Commentaire de deux internautes sur The Human Centipede 2 (Full Sequence)

Pazuzu aka Pazizi : 
« Je ne suis pas un petit de nature bien au contraire, je suis un grand fan mais la je me dis.... Qu'est ce que c'est cette M...E !!! Je ne classe pas ce film dans les films d'horreur. Dans un vrai film d'horreur il y a normalement une histoire, du suspense, quelque chose qui nous tient en haleine. Gore à souhait, ridicule sans morale. Honnêtement, âme sensible s'abstenir à moins que vous soyez scatophile vous aimerez sûrement ! »
Réponse de PsychoExtatica :
« J'ai aimé la partie caca. C'était chouette. »




« J'ai aimé la partie caca. C'était chouette. »


Cette phrase résonne encore en moi comme L'indovinello più difficile del mondo...
Cette phrase est d'autant plus étrange qu'elle reste bon enfant. Un peu comme : 



« J'ai aimé la Forêt des Rêves bleus. C'était chouette. »
Bien entendu, le fait que ce commentaire me marque au point de ce retrouver ici est à replacer dans le contexte du visionnage du film (voir dans "suite" pour une explication imagée). 

Je pense que beaucoup de mes articles peuvent se résumer avec "Tout ça pour ça ?".

Je ne résiste donc pas à l'envie de vous présenter The Human Centipede 2 en image ! :


Enfin, une seule pour ne pas choquer les âmes sensibles. 


Tiens... Un Winnie !


EN BONUS : 

Romain Le Vern "The Human Centipede : comment crée-t-on un scandale au cinéma ?"
« Tom Six a eu l’idée de The Human Centipede en se documentant sur les expérimentations dégénérées menées par les nazis sur les juifs et celles commises par les Japonais pendant la guerre sino-japonaise. Un film comme Philosophy of a Knife (Andrey Iskanov, 2005) avait franchi le cap de l’explicite avec autant de virtuosité que de complaisance dans la mise en scène des tortures. Afin de se démarquer, Tom Six trouve une alternative habile en jouant avec les nerfs du spectateur. Pour lui, le chirurgien de son premier long métrage devait être un vieux nazi allemand. Cela peut paraître cliché mais c'est une manière de se moquer des préjugés et des archétypes. Ce parti-pris fonctionne à double-tranchant et annonce immédiatement la couleur de The Human Centipedequi navigue entre parodie et horreur. Le psychopathe Dr. Heiter, qui s'est réfugié loin de son pays d'origine, séquestre des victimes pour créer un « mille-pattes humain » en coupant les nerfs de leurs jambes pour qu’elles ne puissent pas marcher et surtout en cousant l’anus de la première personne à la bouche de la deuxième et l’anus de la deuxième à la bouche de la troisième. A l’arrivée, ça forme un mutant de sang et d’excréments. Afin de tester la validité de cette opération (réunir les trois tubes digestifs en un seul), Tom Six a demandé conseil à un chirurgien qui lui a confirmé en retour que c'était totalement faisable. L’expérience fonctionne comme prévu et cette réussite va provoquer chez Dr. Heiter une ivresse durable. Ce qui peut lui arriver après importe peu puisqu'il est parvenu à ses fins.
Au-delà de l'aspect provocant, il y a toujours une dimension tragique lorsqu’un film traite de la dégradation de l’homme par un homme. C'est le même schéma depuis Salo et les 120 journées de Sodome, de Pasolini, qui reste un modèle d'abjection pour tous les cinéastes spécialisés dans les déviances. Sans aller jusqu’au bout de son argument, Tom Six ne tombe pas dans ce qui aurait été facile (la boucherie obstétricale explicite) et conserve de bout en bout un ton assez dérangeant, ménageant la tension efficacement pendant une première partie avant de passer aux choses sérieuses. Dans la peau du chirurgien dont le passé est résumé par des photos collées sur des murs blancs, Dieter Vegas, un acteur d'outre-Rhin connu dans des rôles très différents, ressemble à Michael Shannon avec cinquante ans de plus. Grâce à lui (sa mine pâtibulaire de vieux requin blanc, ses expressions flippantes, son regard perçant), le film gagne un surplus d'ambiguïté. Sans doute pour éviter de paraître sérieux ou théorique, il se prive d'une réflexion plausible sur la nature du mal qui l'aurait rendu encore plus mortifère. Cependant, en l’état, The Human centipede, présenté en avant-première au festival de Sitges - qui a trouvé son nouveau Crispin Glover -, évoque l'audace des premiers Bruce LaBruce. Selon le souhait du réalisateur, c’est la première partie d’une trilogie. La deuxième qui devrait montrer une chaîne de quinze victimes dont les bouches sont cousues aux culs des autres, serait déjà en préparation. Mais, passé l'effet de surprise, il faut faire attention à ne pas devenir soi-même un phénomène de foire. »


Romain LE VERN 


Encore un Winnie ! Décidement... Il va falloir revérifier le système de sécurité de l'élevage !

3 commentaires:

  1. Je n'aurais jamais cru que tu puisse publier un article sans l'avoir fini, ou juste en le continuant après. C'est chouette. Sinon, je trouve l'idée du film relativement glauque. Est-ce au départ une simple interrogation sur le fait que les gens se précipitent souvent pour être devant ?

    RépondreSupprimer
  2. « Est-ce au départ une simple interrogation sur le fait que les gens se précipitent souvent pour être devant ? »
    Je me suis posée la question durant le visionnage du film :
    - la place du milieu n'est absolument pas la plus enviable ;
    - la première te détruit les fesses ;
    - la dernière la bouche.
    En cas de survie (seule la personne du milieu survie dans le premier film), comment l'opération se déroule-t-elle et quelles "rectifications" peut-on faire ? Malheureusement le film s'arrête avant de voir comment les victimes reprennent leurs vies normales (du moins pour le premier de la trilogie, encore une fois).
    Bref, tout cela renvoi à la question : quelle place préférer dans le mille pattes humain (et tu préfère une dent en bois ou des jambes en mousses ?) ?

    RépondreSupprimer