KOPPA
VS.
L'ALLANT DE SOI !

samedi 24 mai 2014

On ne dit pas !

VOUS SOUVENEZ-VOUS DE "Appelons un chat un chat" ?

 « ... QUE VOYEZ-VOUS ?
UNE PATATE AVEC DES BRAS BIEN SUR.
Avez-vous pensé : "Je vois un tubercule comestible de l'espèce Solanum tuberosum avec des bras" ? Ben oui monsieur : utiliser des mots compliqués ça fait classe et en plus en n'appellant pas une patate "patate" je suis sûr de ne pas la vexer !
Etre une patate n'est pas une tare ! Mais ce serait imaginer que le fait d'être une patate est une tare si l'on inventait un autre terme pour dire patate que patate alors qu'une patate est une patate. ... »

Nous y revoila ! Le temps passe mais le problème reste le même. 

Contexte : voila une anecdote que l'on m'a raconté. Un jour, au sein d'une équipe de sport, une personne voulait rendre ses chaussures oubliées à une autre. Seulement elle ne se souvenait pas de son prénom mais, voulant tout de même lui rendre ses chaussures elle a demandé : 
- Vous savez si [moment d'hésitation car elle ne connais pas le nom]... Hm [moment d'hésitation pour la décrire, elle, en particulier]... Vous savez la fille noire, si elle sera là la semaine prochaine ? Elle a oublié ses chaussures. 

GROS YEUX
GROS YEUX
GROS YEUX

Ah... Nous touchons à un tabou (mais un beau tabou, pas un...) ! 
Pensons avec logique : 
- cette fille avait une couleur peau différente (minoritaire en Europe) ;
- mise à par cette différence, rien ne pouvait aussi bien la définir (comprenons pour une description physique rapide) ; 
- il aurait pourtant fallu utiliser un détour pour la décrire "politiquement bien" ;
Donc, cette jeune femme ne peut à la fois pas être noire (façon de parler*) et décrite comme telle, non, il faut qu'elle ne soit qu'une vague évocation de couleur ! Mais "une personne de couleur" peut être autant bleue que blanche (re-façon de parler -sauf que cette fois cette politiquement correcte apparemment) !
« Bref, aucune logique : que des embrouilles qui finissent par mettre les rouages de l'esprit en omelette. »
Pourquoi ne pas dire qu'elle est noire si c'est le cas : nous créons le racisme en cherchant à l'éviter. Car si dire "noir" est raciste alors que "blanc" ne l'est pas c'est nous établissons dans notre langage une certaine hiérarchie ! Au contraire, c'est montrer que même malgré cette différence nous ne la prenons pas en compte !

* ex. : Pantone 4755 ; Pantone 1605 ; Pantone 161 ; Pantone 469 ; Pantone 732
Mais moi je veux dire blanc, gros, vieux, noir, handicapé, arabe ! 

mercredi 7 mai 2014

Le droit à l'oubli

RAISONNABLE MIREPOC.


Book of Bantorra est grande source de réflexion que j'ai déjà utilisé plusieurs fois (Représenter la laideur). Peut-on blâmer Mirepoc* de choisir l'oublie** ? Choisir l'oubli dans son cas n'est pas un acte de fuite mais une réaction devant l'acte de fuite. Ceux qui restent on le droit d'oublier.

Lacuna***.

Argax**.

Delete.


* Mirepoc Finedel - The book of Bantorra
**  Argax : the fantasy-slaughtering cup that has the power to selectively erase the drinker's memories (wikipédia). 
*** Eternal Sunshine of the Spotless Mind (Éclat éternel de l'esprit immaculé !)

ADMIRABLE MIREPOC.

mardi 6 mai 2014

La pendule

« Je Facebook, donc je suis »*
Facebook a d’intéressant (et il faut lui reconnaitre une de ses seules qualités) que fait qu'il offre clairement la possibilité de confronter les points de vue. 

Ainsi me revient cette citation de La boîte noire :
« Il y a trois personnes très distincts en chacun de nous : celle qu’on voudrait être, celle qu’on croit être, et celle qu’on est vraiment. Les deux premières nous sont très familières la troisième nous est totalement inconnue. C’est celle là qui est dans votre boîte noire. »
Ainsi pour décomposer : 
  • « celle qu’on voudrait être » - les posts facebookiens ;
  • « celle qu’on croit être » - la confrontation entre ces posts et sa lecture par quelqu'un d'autre ;
  • « celle qu’on est vraiment » - totalement inconnue. 

Bing Wright
Ainsi, personne M. postera. La soeur lira et confrontera cet étalage de soi à sa propre connaissance. 
Ou se situe celui que l'on est vraiment ? 
Dans l'étranger qui s'écrit sur facebook ?
Dans le coeur de la soeur ?

Dans ce que M. n'écrit pas sur facebook ?
Ou est M. ?

lundi 5 mai 2014

La difficulté du deuxième

Je ne vous parle pas ici de concevoir un enfant (encore un) ni d'adopter un nouveau chien ! 
Pour l'enfant il vous suffira de suivre les nombreux conseils sur internet et pour le chien d'acheter une nouvelle niche. Je vous déconseille néanmoins de mélanger les deux si vous ne voulez pas finir par faire un tour sur www.chien-de-luxe.com
Je m'égare.

[LA DIFFICULTÉ DU DEUXIÈME OU LE BIZARRE INCIDENT DU COMMENTAIRE D'UN FILM D'HORREUR.

Donc, je parle de cinéma. Et plus précisément des films d'horreur !

Image sans rapport.

Bon. J'avoue qu'on c'est bien marré avec Robert (R. Englund)... Jusqu'à ce que cela commence à déconner en 2003 (Freddy contre Jason -au moins on a pou revoir Freddy) puis le "grand final" en 2010 (qui n'est en fait pas un grand final puisqu'il s'agit du premier -à nouveau- mais avec... avec Jackie Earle Haley ?! -mesdames et messieurs vous trouverez les sacs à vomis dans le compartiment sur votre droite).

Les Griffes de la nuit (1984)
La Revanche de Freddy (1985)
Les Griffes du cauchemar (1987)
Le Cauchemar de Freddy (1988)
L'Enfant du cauchemar (1990)
La Fin de Freddy - L'ultime cauchemar (1991)
Freddy sort de la nuit (1994)

Sérieux. FAIRE UN BON FILM D'HORREUR N'EST PAS ÉVIDENT : 

D'ailleurs un film d'horreur répond généralement à quelques critères au niveau du scénario (je laisse L’Orphelinat, Le Labyrinthe de Pan, etc de côté car ils peuvent faire foirer les statistiques) :
  1. [facultatif] un aperçu de l'horreur ; 
  2. un début sympa et gentil ; 
  3. un élément perturbateur qui les mène je-ne-sais-ou ; 
  4. horreur ; 
  5. périphéries ; 
  6. horreur ; 
  7. périphéries ;
  8. renversement de situation ; 
  9. fin (avec un survivant). 
ET LA SUITE ! Comment relancer une deuxième histoire quand la première est terminée ? 
  1. le méchant à survécu (ou une partie de la communauté du méchant) (comme l’éternel Freddy)
  2. l'héro/ïne retourne sur les lieux de l'horreur (The Descent : part 2) ;
  3. d'autres personnes enquêtes sur le phénomène (encore The Descent : part 2 mais aussi [REC]²  et etc) ;
  4. un admirateur ; etc.  
Vraiment pas évident, comme le souligne le site www.films-horreur.com :
Au cinéma, il y a parfois des règles à la logique étrange qu’il vaut mieux ne pas transgresser. Le fait qu’une suite soit TOUJOURS moins bonne que son prédécesseur par exemple – pour ne pas dire carrément pourrie – en est une, et une majeure. Nombreux sont les films à avoir tenté de briser ou de contourner cette règle quasi-immuable et intemporelle, sans jamais y parvenir… [attention spoiler pour la suite de mon article] Eh bien, je suis heureuse de vous apprendre – si comme moi vous ne vous en étiez pas déjà doutés – que The Human Centipede 2 en fait bel et bien partie !
Si vous ne supportez pas son regard je suppose qu'il en ira de même avec le film.

LES COMMENTAIRES DE THE HUMAN CENTIPEDE

Mais le plus drôle (ha ha ha ?) ce n'est pas le comment du pourquoi tordu qui fait la suite mais les commentaires des internautes ! 

Comme (et c'est ce vers quoi tend cet article) la suite de The Human Centipede (First Sequences)...
Une nuit, deux jeunes américaines en voyage à travers l’Europe, [...] elles sont alors loin d’imaginer qu’elles vont devenir les cobayes d’une expérience chirurgicale inédite : le médecin entend en effet créer un mille-pattes humain en les reliant entre elles par un seul et même tube digestif.
 Martin est un quarantenaire handicapé mental fasciné et obsédé par le film "The Human Centipede". [...] (on applaudit au passage d'audacieuse mise en abîme). 
Chapeau les gars ! Le premier est déjà spécial mais alors là vous faite très très fort (en prenant l'option n°4 : "un admirateur") !
Et il y en a un troisième ! The Human Centipede III (Final Sequence)
Après avoir regardé le premier (curiosité) j'ai voulu savoir ce que les internautes attendaient du deuxième et ce qu'ils en pensaient. Je ne m'attendais pas vraiment à avoir un fou-rire... 

Commentaire de deux internautes sur The Human Centipede 2 (Full Sequence)

Pazuzu aka Pazizi : 
« Je ne suis pas un petit de nature bien au contraire, je suis un grand fan mais la je me dis.... Qu'est ce que c'est cette M...E !!! Je ne classe pas ce film dans les films d'horreur. Dans un vrai film d'horreur il y a normalement une histoire, du suspense, quelque chose qui nous tient en haleine. Gore à souhait, ridicule sans morale. Honnêtement, âme sensible s'abstenir à moins que vous soyez scatophile vous aimerez sûrement ! »
Réponse de PsychoExtatica :
« J'ai aimé la partie caca. C'était chouette. »




« J'ai aimé la partie caca. C'était chouette. »


Cette phrase résonne encore en moi comme L'indovinello più difficile del mondo...
Cette phrase est d'autant plus étrange qu'elle reste bon enfant. Un peu comme : 



« J'ai aimé la Forêt des Rêves bleus. C'était chouette. »
Bien entendu, le fait que ce commentaire me marque au point de ce retrouver ici est à replacer dans le contexte du visionnage du film (voir dans "suite" pour une explication imagée). 

Je pense que beaucoup de mes articles peuvent se résumer avec "Tout ça pour ça ?".

jeudi 1 mai 2014

La Renaissance ou la recherche du zen

ACCROCHEZ-VOUS : LA CHUTE EST AMUSANTE (?)  !


Ce mignon petit gif est sensé vous encourager.
LE KOAN DANS LA PRATIQUE DU ZEN :

koan /ko.an/ masculin invariable : 
(Bouddhisme) Question absurde posée par un maître zen à son élève pour l’amener par la constatation de ladite absurdité, à mieux appréhender la réalité.

/!\ ne pas confondre avec : koan féminin (pluriel : koanioù) :
    (Cuisine) Dîner, souper. Proche de "merenn" et de "lein".

Exemple : da goan ; da goanioù ; he c’hoan ; he c’hoanioù ; ho koan ; ho koanioù... 
 
 « L'un des principaux fondements du Zen n'est-il pas : "L'esprit de tous les jours c'est la Voie !" ». 
Taïkan Jyoji dans L'Art du kôan zen

 « Les kôan, très schématiquement, peuvent être considérés suivant trois fonctions actives dans un contexte de méditation zen [...] les kôan agissent sur la psychologie à la façon des mantra [...].
Lors de la pratique du Zen, l'utilisation d'un koan consiste à "résoudre intellectuellement sa propre affirmation, au demeurant absurde". » (Benoît Domergue dans La réincarnation et la divinisation de l'homme dans les religions : approche phénoménologique et théologique)
Résoudre un kôan c'est « l'éclair fulgurant d'une nouvelle vérité qu'on n'avait jamais imaginée jusqu'alors. C'est une sorte de catastrophe mentale qui peut se produire subitement après que l'on ait empilé les uns sur les autres différents concepts intellectuels et des pensées discursives ». (Daisetz Teitaro Suzuki dans Essais sur le Bouddhisme Zen)


Voici les deux premiers exemples de kôan proposés par wikipédia
  1. Un disciple ayant demandé au maître Joshu : « Un chien a-t-il la nature de Bouddha ? » Maître Joshu répondit : « Mu ! »*
  2. « Quel est le son d'une seule main qui applaudit ? » (Nine Stories de J. D. Salinger)
* lorsque l'on ne peut répondre ni oui ni non car la réponse n'a aucun sens car elle se fonde sur des présuppositions erronées.

 


# Le temps de faire une paus : Les explorations autour du dessin de Matthias Brown prennent vie sous forme de GIFs

DOUCHES ET TOILETTES-SÈCHE :

DOUCHE, nom féminin :
Sens 1 - Jet d'eau qui arrose le corps dans le but de le rendre propre. Synonyme : lavage
Sens 2 - Installation qui permet de prendre des douches. Ex : Cabine de douche.
Le mot "eau" apparait plus de 20 fois dans l'article sur la douche dans wikipédia

Or à l'époque de la Renaissance française apparait ce que l'on appelle la "toilette-sèche" :
« La propreté de notre linge et l’abondance que nous en avons valent mieux que tous les bains du monde » (C. Perrault, La Querelle des anciens et des modernes en ce qui regarde les arts et les sciences)

Voici ce que dit l'article wikipédia sur l'hygiène à cet époque :
A partir de la Renaissance, la société de cour (puis toute la population) fuit l'eau, accusée de transmettre des maladies en ouvrant les pores de la peau et ainsi l'organisme, à l'action néfaste de toutes les maladies. La toilette sèche se fait sur le corps par friction avec un linge propre ou un frottoir en peau. Le corps est protégé sous la crasse, ainsi un habit blanc devenu noir est bien perçu. Seules les personnes aisées, qui peuvent changer souvent de vêtements, pratiquent une hygiène vestimentaire. 

Ainsi, pour vous donner un exemple :
« La toilette de Louis XIV, décrite par le Duc de Saint-Simon, met en évidence l'absence de l'eau. Le seul rituel de lavage qu'observe le Roi-Soleil consiste à se rincer les mains avec de l'esprit de vin. C'est que la toilette au XVIIe siècle obéit à de tout autres repères que les nôtres. Elle cherche précisément à éviter l'eau, considérée comme nocive, mais elle fait, en revanche, une très large place aux produits odorants. »
 
 
 LES ARISTOCRATES DE LA RENAISSANCE, CES GRANDS INCOMPRIS :

Certes, la définition même de "toilette" (dans le sens action de se laver) ne contient pas le mot "eau" mais on le retrouve dans ses synonymes (bain, cabinets, lavabo, toilettage) et l'idée y est...
Mais de toute façon je crois sérieusement que...LES HISTORIENS N'ONT RIEN COMPRIT A LA DÉMARCHE DES ARISTOCRATES DE LA RENAISSANCE
En effet, à l'image des élèves devant le kôan du maître zen, les aristocrates on cherché, par leurs propres moyens, l'Eveil et ce par la mise en application d'un kôan (absurde) : la duche (une douche sans eau). Une douche sans eau c'est comme applaudir d'une seule main, c'est la recherche de cet  « éclair fulgurant d'une nouvelle vérité qu'on n'avait jamais imaginée jusqu'alors » ! 
Et dire que nous les avons cru à côté de la plaque niveau hygiène : c'est nous qui sommes en retard sur la recherche du temps perdu de l'Eveil !